Concept d’alimentation d’urgence

Contexte

Des études scientifiques ont montré que le nourrissage du gibier en hiver n’a pas d’effet positif sur sa condition physique. L’alimentation hivernale naturelle est pauvre en protéines, mais riche en glucides et en fibres brutes. Une alimentation artificielle avec des aliments protéiques péjore le bilan énergétique hivernal du gibier, car son besoin en énergie pour digérer ces protéines augmente. Il réagit en puisant dans ses réserves de graisse. Or, la digestion de protéines nécessite cinq fois plus d’énergie que celle de glucides et de fibres brutes.

Nourrir les animaux sauvages est généralement inutile, voire contreproductif.

Les enseignements acquis ces dernières années montrent que le nourrissage hivernal a des conséquences négatives pour le gibier et la nature. Citons les dégâts d’abroutissement et d’écorçage, les animaux morts à proximité des places de nourrissage, la propagation de maladies ou une concentration de gibier qui favorise les carnassiers. Pour cette raison, le canton de Berne renonce à nourrir les animaux sauvages. Lors de circonstances exceptionnelles, un nourrissage d’urgence ciblé est envisagé.

Objectif

Moins de gibier tombé et de dégâts d’abroutissement ou d’écorçage, mais en revanche, des populations en hausse et en bonne santé. Le nourrissage peut être judicieux en situation d’urgence, à savoir en cas d’arrivée précoce de l’hiver, ou si celui-ci perdure et est accompagné de froid intense et persistant, ou en cas de fortes chutes de neige limitant fortement les déplacements.

Pour favoriser le bienêtre du gibier, il vaut mieux conserver et améliorer ses habitats importants, par exemple en délimitant des zones de tranquillité, en plantant et entretenant des lisières de forêt et des haies ou en préservant des gagnages et des pâturages.

Alimentation d’urgence

Un nourrissage d’urgence est indiqué si – et seulement si – la situation est exceptionnelle et le gibier risque de mourir de faim en grand nombre !

Le moment où procéder à un nourrissage d’urgence est toujours déterminé en collaboration avec le garde-faune et les responsables locaux de la protection du gibier des sociétés de chasses concernées.

La préparation du nourrissage est discutée au début de l’été avec le garde-faune du lieu, pour savoir où et quelles mesures peuvent être prises :

  • déterminer les bons emplacements des places de nourrissage ;
  • préparer le fourrage local approprié (foin sauvage, bois blanc, etc.) ;
  • mettre en place des zones de stockage de nourriture accessibles avec un minimum de perturbations (meules pouvant être clôturées, bâtiments à proximité de la place de nourrissage) ;
  • marquer les arbres et les sapins pouvant être abattus en cas d’urgence (se concerter avec le service forestier et les propriétaires) ;
  • planter dans le sol des grosses branches pour favoriser l’abroutissement et l’écorçage;
  • l’alimentation hivernale naturelle est pauvre en protéines, mais riche en glucides et en fibres brutes.

 

  • Il est interdit de donner aux animaux des concentrés ainsi que tout fourrage non local ou riche en protéines. En hiver, une alimentation de ce type peut faire basculer le bilan énergétique du gibier dans le négatif, car elle accroit le besoin d’énergie pour digérer ces protéines !

 

 

Président de la commission de protection du gibier
Johannes von Grünigen

Approuvé avec mise en vigueur immédiate à la conférence des présidents du 25.01.2019, restaurant Krone, Rubigen