Le lièvre est sous pression. Sur le Plateau notamment, ses effectifs sont en baisse constante depuis des décennies. Les causes principales en sont l’agriculture intensive, combinée en de nombreux endroits à une forte pression de prédation. Les dérangements, comme la recherche d’empreintes de lièvres par les chiens de chasse, sont une source de stress supplémentaire pour les lièvres. L’Inspection de la chasse a donc tenu à réduire ces dérangements, en particulier au printemps, pendant la période de fermeture du lièvre et la période de reproduction des oiseaux nicheurs au sol menacés (par exemple l’alouette des champs et le vanneau huppé), qui sont également présents dans le Grand Marais.
Il s’agissait de concilier cette intention avec les intérêts de l’élevage de performance international de races de chiens de chasse à courre (par exemple les chiens de garde, les teckels ou les terriers de chasse allemands). La piste de lièvre est la plus volatile et la plus difficile à suivre pour les chiens de tous nos animaux sauvages, c’est pourquoi l’élevage de performance de ces races dépend de l’examen sur la piste de lièvre. L’expérience montre que les conditions optimales en termes de visibilité du lièvre, de conditions météorologiques et de gel du sol se trouvent au printemps.
Afin de trouver une solution consensuelle à ce conflit d’intérêts entre la “protection du lièvre” et “l’élevage de nos chiens de chasse”, l’Inspection de la chasse a cherché le dialogue avec la commission des chiens de chasse de la Fédération des chasseurs bernois et les représentants des associations de race. Les discussions ont porté aussi bien sur l’organisation d’épreuves canines que sur l’exercice sur la piste du lièvre. Après d’intenses discussions, toutes les parties concernées se sont déclarées d’accord avec la solution suivante :
Examens de pistage sur la piste du lièvre: l’organisation d’examens d’élevage par les clubs de race requiert une autorisation de l’Inspection de la chasse. Dans la mesure du possible, ces épreuves d’élevage doivent être organisées pendant la période de chasse (c’est-à-dire entre le 1er octobre et la fin février). Si les clubs de race prévoient d’organiser des épreuves d’élevage en début d’année, la priorité sera donnée à une date d’épreuve principale en février. Si les conditions environnementales ne permettent pas d’organiser cette épreuve, une date de remplacement sera choisie dans la première moitié du mois de mars. Si cette épreuve ne peut pas non plus être organisée, une deuxième date de remplacement sera appliquée dans la deuxième quinzaine de mars. En revanche, les épreuves d’élevage ne sont plus autorisées en avril.
Exercice sur la piste du lièvre: les détenteurs de droits de chasse ne sont en principe autorisés à s’exercer au pistage avec des chiens en liberté sur la piste du lièvre que les jours de chasse et uniquement pendant la période où la chasse avec des chiens est légalement autorisée dans le canton de Berne (c.-à-d. du 1er octobre au 31 janvier). En outre, les personnes autorisées à chasser peuvent entraîner leurs jeunes chiens sur la piste du lièvre certains jours de septembre, mais uniquement avec l’autorisation préalable du garde-chasse local (conformément à l’art. 9 JaDV). L’entraînement sur la piste de lièvre est interdit en dehors des créneaux horaires mentionnés. Les contrevenants s’exposent à une amende d’ordre ou à une dénonciation.
L’Inspection de la chasse, en collaboration avec la Commission des chiens de chasse de la Fédération des chasseurs bernois et les associations d’élevage de chiens de garde allemands, de teckels guidés par la chasse et de terriers de chasse allemands, remercie tous les propriétaires de chiens de chasse de leur compréhension et de leur prise en compte de cette réglementation.